1 juin 2011

pages 12 à 15...

                        « Toi ! s’exclama Eléna.
-          Je vois que vous avez déjà fait la connaissance de mon fils Grégory !
-          Connaissance, c’est vite dit !
-          Et bien Grégory, tu as fait bonne impression à ce que je vois.
-          Apparemment oui… répondit Grégory.
-          Apparemment ?! Je suis la personne que tu as si gentiment… poussée mardi devant la bibliothèque du lycée.
-          C’était donc toi. Je ne t’avais pas reconnue. Bon nous y allons ? Il venait de couper court à toute réplique possible et Eléna se renfrogna.
-          Tu as raison nous allons être en retard. Mlle Stuart, je vous propose de faire le trajet avec Grégory, ainsi vous pourrez partir quand bon vous semblera !
-          Mais…
-          Léna… lui dit son père.
-          Très bien… capitula-t-elle. »
Eléna monta dans la voiture, côté passager, dont Grégory lui ouvrit la portière. Elle s’installa, et il fit le tour de la voiture pour prendre place au volant. Eléna boucla sa ceinture et regarda obstinément par la fenêtre pour ne pas croiser le regard de Grégory. Pourtant elle avait quant même eu le temps de remarquer la façon dont il était habillé. Il portait un jean brut et une chemise blanche qui laissait entrevoir sa musculature parfaite et mettait en valeur son bronzage. Ses cheveux coiffés décoiffé  lui encadraient ses yeux d’une couleur si profonde, cela ajoutait de l’intensité à son regard. Eléna ne savait pas comment elle avait eu le temps d’en voir autant puisqu’elle avait la ferme intention de ne pas le regarder ni de lui adresser la parole. Il n’avait pas été sympa dés leur première rencontre et il n’était même pas capable de s’excuser. Et puis elle avait un caractère borné et comptait bien le lui faire comprendre.
                        « J’ai bien l’impression que je vais avoir la soupe à la grimace toute la soirée… m’en voudrait-on ? Il venait d’utiliser l’expression de son père cela la surprit.
-          On t’en veut et on ne veut pas avoir de contacte avec toi.
-          Cela va être compliqué puisque nous allons passer la soirée ensemble.
-          On n’est pas obligé de te parler, il y aura ton père et le notre…
-          C’est cela oui… il souriait…
-          Quoi ?
-          Rien tu verras.
-          Mais quoi ?
-          Je pensais que tu ne voulais pas m’adresser la parole.
-          Exacte, alors arrête de me déranger.
-          Et si on repartait du bon pied ?
-          Je n’ai pas envie de communiquer avec toi pour l’instant. En outre, tant que tu ne m’auras pas fait des excuses dignes de ce nom je ne te parlerai pas.
-          Bien. »
Sur ce ; il se tue, et ils prirent la route. Grégory roulait à vive allure ce qui n’était pas pour déplaire à Eléna. Elle avait ouvert sa fenêtre et appréciait la sensation du vent sur son visage et dans ses cheveux. Grégory mis de la musique et ne fît plus aucun commentaire jusqu’à ce qu’ils arrivèrent au restaurant. Ils avaient fait la route plus vite que Sir Conrad et le père d’Eléna. Cela embêtait cette dernière ; elle n’avait pas envie de faire la conversation avec Grégory et elle savait que si leurs pères respectifs mettaient du temps  à arriver, elle n’aurait d’autres choix que de se montrer polie et courtoise envers Grégory.
                        « Léna ? Si tu veux on rentre et on s’installe…
-          D’abord c’est Eléna, je n’autorise que les personnes qui comptent pour moi à m’appeler Léna. Ensuite je préfère attendre mon père si tu n’y vois pas d’inconvénients.
-          Très bien… tu l’auras voulu… Eléna voudrais-tu avoir l’obligeance de m’accorder tes excuses pour mon comportement de mardi, et également le plaisir de m’accompagner à notre table afin que nous puissions dîner ?
-          Excuses accordée, ça au moins c’est fait dans les règles de l’art.
-          Merci. Alors ? On y va ?
-          Pourquoi ne veux-tu pas attendre nos pères ? Tu as si faim que ça ?
-          Non pas nécessairement, mais si on les attend on n’est pas prêt de dîner…
-          Pourquoi ? ils sont en panne, tu le sais et tu ne m’a rien dit ?
-          Non je n’en sais rien, mais dans ces dîners il y a rarement de place pour nous… Crois-moi, à mon avis nous avons une table réservée pour nous deux et eux irons de leur côté.
-          Moi qui pensais passer une bonne soirée en compagnie de mon père et du tien… Au lieu de cela…
-          Au lieu de cela quoi ? Je ne suis pas plus heureux que toi de la situation, mais je préfère aller profiter de la générosité de mon père et passer une agréable soirée avec une jeune femme magnifique plutôt que de me morfondre parce que j’aurais préféré passé une soirée avec mon père à fermement m’ennuyer en les écoutant parler papier. »
Il avait eu un ton sec. Eléna ne sut quoi répondre. Le mieux était de ne rien dire. Elle le suivit donc à l’intérieur du restaurant. Grégory avait raison ; on avait réservé une table pour eux deux. C’était un magnifique restaurant, un endroit qu’Eléna n’avait jamais vu avant. Tout était en bois foncé, les poutres, les charpentes, les tables et les chaises. Les formes étaient arrondies, pas d’angles disgracieux. Il y avait de la végétation partout, mais pas de fausses plantes en plastique, non ! Une belle végétation luxuriante. Eléna se demanda comment ils faisaient pour garder d’aussi belles plantes en intérieur puis elle aperçut le plafond, il était ouvert, et elle comprit qu’ils devaient sans doute pouvoir le fermer en cas de mauvais temps. Il y avait un court d’eau, on avait fait en sorte de faire quelques cascades afin que sont débit soit rapide mais aussi relaxant à l’instar des fontaines de relaxation. Le maître d’hôtel les fît passer sur un petit pont en bois et circuler au milieu des plantes par de petits chemins. Ils arrivèrent à leur table, et le maître d’hôtel les laissa s’installer. Leur table décorée sobrement, était entourée de hauts bambous qui donnaient l’impression à Eléna de se trouver dans un petit salon. Grégory tira sa chaise et lui fit signe de s’assoir. Comment un garçon pouvait être à la fois gentleman et petit gamin pourrit… Grégory troublait Eléna, elle n’arrivait pas à le cerner. Il s’installa en face d’elle, dos à la sortie de leur petit salon. Si Eléna voulait sortir, elle devrait automatiquement passer à côté de lui. Elle ne sut pas pourquoi mais cette idée la mettait mal à l’aise. Grégory la fixait, il la dévisageait. Elle avait l’impression qu’il voulait lire en elle. Elle ne pouvait pas détourner son regard de ses yeux noirs…
                        « Madame, Monsieur, Je suis Salvador, et je serais votre serveur pour la soirée. Voici les menus. Je vous laisse faire votre choix et je reviens dans quelques instants pour prendre votre commande. »
Grégory souriait ; Il avait l’air amusé. Il avait un sourire en coin très charmeur. Les bougies placées sur la table faisaient un jeu d’ombres et de lumière sur son visage et ses yeux ; Eléna aurait pu craquer n’importe quand pour un type pareil. Mais il lui était tellement antipathique, elle ne comprenait pas pourquoi il se montrait si courtois ce soir, alors que mardi dernier, il avait agit comme si Eléna n’était qu’une petite punaise en travers de son chemin. Elle n’aimait pas ce changement de comportement, elle fuyait les gens instables. C’est aussi pour cela qu’elle n’avait plus de contactes avec Cassandre…
                        « Qu’est ce qui te fait sourire ?
-          La réflexion de Salvador… A l’entendre on croirait qu’il parle à un couple.
-          Moui… Et bien dommage pour lui, mais il se trompe. Et je te remercierai de ne pas l’encourager sur cette voie.
-          Moi ! L’induire en erreur… Tu as une bien mauvaise image de moi !
-          Vraiment ?
-          Contrairement à toi je ne trouve pas qu’être considéré comme ton amant soit une insulte. T’es tu seulement regardée dans une glace ? Cette robe ferait tourner la tête de tout homme posant les yeux sur toi. Je l’ai vraiment bien choisie…
-          Quoi ?
-          Alors ? Tu as choisi ce que tu voulais manger ?
-          Non je…
-          Alors laisse-moi choisir pour toi. Eléna se leva en colère.
-          Je suis capable de décider de ce que je désire manger toute seule, merci. Maintenant excuse moi mais je préfère rentrer plutôt que de dîner avec toi. Les doigts de Grégory se refermèrent sur le bras d’Eléna et un frisson la parcouru. Ils se fixèrent un moment.
-          Reste.
-          Pourquoi ?
-          S’il te plaît, dîne avec moi, je n’ai pas envie que mon père me reproche de t’avoir fait passer une mauvaise soirée et je voudrais que tu me laisse une chance de me faire apprécier de toi.
-          Tu es mal barré !
-          Je sais… Dois-je encore faire des excuses ?
-          Peut-être… Grégory lui prît la main, l’approcha de ses lèvres qui l’effleurèrent dans un baise main dont la chaleur parcouru le corps d’Eléna. Elle se sentait comme hypnotisée par ce regard magnétique. Étonnamment sa montre la brûla. 
-          Veuillez m’excusez Mlle Stuart, à l’avenir je tacherai de me conduire comme il se doit.
-          Très bien dit-elle en se rasseyant, mais c’est ta dernière chance.
-          Merci.
-          Et cesse de me regarder comme ça.
-          Comme quoi ? Il faisait l’innocent, mais son sourire en coin se redessina sur ses lèvres…
-          Bon… Que je choisirai tu pour le dîner ?
-          Oh ! Tu as changé d’avis ? Et bien… Je pense que quelque chose de raffiné et délicat te conviendrai. Je te propose le saumon à l’oseille accompagné de ses tagliatelles.
-          Cela me paraît bien. J’accepte. »
Eléna ne put s’empêcher de répondre à son sourire. Grégory commanda le dîner à Salvador ; et tout deux passèrent une soirée agréable. Ils parlèrent beaucoup, comme de vieux amis qui se retrouvent après des années de séparation. Grégory réussit même à faire rire Eléna. Ils se découvrirent une complicité, des goûts en commun tant au niveau musicale que littéraire et cinématographique. Grégory proposa à Eléna de faire la route avec elle pour aller au lycée. Elle n’accepta qu’à condition de pouvoir conduire… Ils trouvèrent un terrain d’entente qui consistait à faire une semaine sur deux. A la fin du dîné, Grégory, en parfait gentleman, retira la chaise d’Eléna, et celle-ci put ce lever et se diriger vers la sortie. A la surprise d’Eléna, Grégory paya le dîné, et ils reprirent la voiture direction la maison.
                        « Merci d’avoir accepté de rester et d’avoir passé la soirée avec moi.
-          Merci à toi pour cette soirée. »
Ils ne parlèrent pas durant le trajet, une fois de plus Eléna profita de la fraicheur du vent dans ses cheveux. Grégory conduisait vraiment bien, mais vraiment très vite. Eléna se sentait pourtant en sécurité ce qui était rare lorsqu’elle ne conduisait pas. Le trajet fut rapide, mais lorsqu’ils arrivèrent à la propriété Eléna s’était assoupi. Grégory lui caressa la joue pour la réveiller. Elle ouvrit les yeux et découvrit son visage tout prêt du sien. Elle essaya de se reculer mais elle avait déjà la tête posée sur son siège. Elle n’arrivait pas à bouger. Grégory la regardait fixement, elle était de nouveau comme hypnotisée par ses yeux noirs, elle avait l’impression de tomber dans cette abysse, inexorablement, Grégory aurait pu faire d’elle ce qu’il voulait.
                        « Grégory…
-          Greg, appelle-moi Greg.
-          Greg, qu’est ce que tu fais ?
-          A ton avis ? Il se pencha un peu plus vers elle, ses lèvres effleurèrent les siennes, il les fit se frotter, son nez caressa le sien. Il attendit qu’Eléna fasse le premier pas, mais comme elle ne bougeait toujours pas, il l’embrassa. Ce fut d’abord de petits baisers tendres sur les lèvres d’Eléna, puis il l’embrassa plus fougueusement. Eléna répondit à son baiser… Elle ne comprenait pas ce qui lui prenait. Après quelques secondes qui lui parurent des heures, elle se débattît, et le repoussa tant bien que mal. Puis elle le gifla.
-          Comment as-tu osé ?
-          Je pensais que tu en avais envie, je…
-          Fais moi plaisir, ne pense plus à ma place, et j’oublierai ce que tu viens de faire.
-          Bien.
-          Bonne soirée dit-elle en sortant de la voiture pour rentrer chez elle.
-          Bonne nuit… Léna… »
Eléna l’avait entendu l’appeler par son surnom, mais elle n’avait pas envie de se disputer à nouveau avec lui ce soir. Il avait tout gâché. Elle avait passé contre toute attente une bonne soirée, et il avait tout fichu par terre. Qu’est ce qui lui avait pris de l’embrasser ? Eléna passa sa montre sur ses lèvres. Pourquoi sa montre l’avait brûlée quand il lui avait tenue le bras au restaurant ? Une fois dans sa chambre, Eléna se doucha, se démaquilla et alla se coucher non sans une pensée pour Greg. Ce baisé l’avait troublée. Elle avait aimé. Elle avait embrassé un garçon, quasiment un inconnu, le soir de leur premier rendez-vous ! Comment avait-elle pu se laisser aller ainsi ?

2 commentaires:

  1. Voilà voilà je l'ai lu ^^ alors voilà ce que j'en pense :
    J'aime bien le personnage de Grégory, je crois qu'il a tout ce qu'il faut pour me plaire, Lena n'est pas la seule hypnotisée ;) et l'histoire a l'air intéressante, je serais curieuse de connaitre la suite :p
    Mais pour être franche, ton écriture me bloque un peu, je ne sais pas comment expliquer ça mais j'ai l'impression que ça manque de fluidité, comme si parfois tu ne faisais qu'énumérer les chose, ce qui gâche parfois un peu l'intensité des scènes. Mais bon c'est mon impression après tu en fait ce que tu veux ;)
    Mais quand même, si tu mets la suite en ligne je la lirai, comme je te disais l'intrigue me plait bien ^^

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  2. Merci Marie pour ton commentaire ! Je crois que je vois ce que tu veux dire sur ma façon d'écrire... J'ai tendance à faire des passages pleins de phrases courtes... Je vais y porter plus d'attention! (et je pense d'ailleurs que sur la suite il y a moins de passages de ce type.)
    Cela me fait vraiment plaisir que tu ais pris le temps de lire c'est 15 pages et que tu ais donnée tes impressions! J'espère que la suite te plaira...

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